La foi est souvent perçue comme une source de force, de paix, et d’espérance. Mais que se passe-t-il lorsque cette même foi semble coïncider avec une série d’épreuves accablantes, au point de nous faire douter de la promesse de bonheur et de transformation en Dieu ? Cette question, je me la pose au plus profond de mon être, face à des épreuves qui m’ont fait tout perdre : mon couple, la santé de ma fille, mon travail, ma liberté… Mon cœur crie vers Dieu, cherchant des réponses, un réconfort, une main tendue dans ce désert.
L’énigme de l’Espoir et la Foi
Croire en Dieu nous donne l’espérance que demain sera meilleur. Pourtant, cet espoir devient parfois source de souffrance quand, malgré la foi et les prières, le changement tant espéré ne se manifeste pas. À force d’attendre, je me suis retrouvée face à une question troublante : est-ce que cet espoir, que j’ai toujours ressenti au fond de moi, n’est pas finalement un piège ? Est-ce que c’est mal de continuer à espérer que ma fille guérira, que je retrouverai un équilibre, que des personnes bienveillantes entreront dans ma vie ?
C’est là que la foi devient un paradoxe douloureux : j’ai confiance en Dieu, et c’est précisément cette confiance qui rend l’attente difficile, car chaque jour passé sans changement peut sembler comme une déception de plus. Pourtant, même dans cette tension, je me rends compte que cet espoir est une flamme allumée par Dieu Lui-même. Il ne m’invite pas à l’éteindre, mais plutôt à apprendre à l’orienter différemment.
Comprendre l’Abandon en Dieu
L’Écriture nous parle de la puissance dans la faiblesse : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12, 9). Accepter cela est une des choses les plus difficiles que j’aie eu à vivre. Cela signifie, non pas que je cesse d’espérer, mais que j’apprends à détacher mon espoir de mes propres attentes pour le placer pleinement en Dieu.
Abandonner mes attentes, c’est remettre à Dieu la manière et le moment où Il choisira d’intervenir. Dans cet abandon, je commence à percevoir que la puissance de Dieu n’est pas toujours visible dans le contrôle des événements, mais plutôt dans la paix intérieure qu’Il m’offre, dans la force quotidienne pour avancer même quand je ne vois pas d’issue. Ce n’est pas un renoncement à mes désirs, mais un engagement à confier à Dieu tout ce qui m’échappe.
Le Cri vers Dieu : Viens Seigneur !
Aujourd’hui, j’en suis venue à cette prière simple et sincère : « Seigneur Jésus, viens ! » Je ne cherche pas des réponses théoriques, ni de solutions immédiates, mais simplement Ta présence. Viens dans ma vie, viens dans mon cœur, viens dans cette douleur qui me semble parfois insurmontable. Ce cri est devenu mon refuge. Même si les changements semblent lents, même si je me sens seule, je sais que ce cri est entendu, et qu’il ne reste jamais sans réponse.
Ma prière est que Jésus vienne combler ce vide et porter avec moi le poids de cette épreuve. J’apprends que cette demande de Sa présence est elle-même un acte de foi, un acte qui me rapproche de Lui, et qui, malgré l’épreuve, m’invite à garder les yeux fixés sur la lumière qu’Il promet.
Accepter que Dieu soit là dans le silence
Finalement, j’apprends à accepter que Dieu soit là, même quand tout semble figé autour de moi. Il est là dans chaque larme, dans chaque prière, dans chaque moment de découragement. La puissance de Dieu, bien que difficile à percevoir dans ce désert, est peut-être celle qui me permet de traverser l’épreuve avec persévérance, de me relever chaque jour avec l’espérance que, même sans savoir quand ni comment, le Seigneur répondra.
Je n’ai pas encore toutes les réponses. Je ne sais pas combien de temps cet espoir tiendra dans cette épreuve. Mais je sais que je ne suis pas seule, même si parfois le silence semble pesant. Ce que je vis est un chemin de foi, d’abandon, et de confiance. Ma prière est qu’Il soit présent dans chaque étape, qu’Il soit la lumière qui me guide, et qu’un jour, je puisse regarder en arrière et dire : « Oui, le Seigneur était là, Il m’a portée quand je ne pouvais plus avancer. »